Matt Lesniak de Conscious Coliving a débattu avec Gui Perdrix d’Art of Co et Co-Liv sur l’avenir du Coliving et la nécessité d’évoluer vers ce qu’ils ont appelé le coliving 3.0 pour pouvoir perdurer dans le temps. Comment le définissent-ils et comment voient-ils l’avenir du coliving ?
1. Le Coliving 1.0 et 2.0
Le coliving 1.0, c’est un peu l’enfance du coliving. Il vise une population de jeunes actifs attirés par des avantages en termes de localisation, d’espace ou de services qu’ils n’auraient pas en vivant seuls. Les colivers sont souvent des entrants sur le marché du travail, des freelances ou une population de travailleurs nomades.
Le coliving 2.0, c’est l’évolution actuelle du coliving, un coliving qui s’ouvre à une population plus large, plus variée. Une population un peu plus âgée qui recherche un bénéfice au niveau de l’habitation mais aussi une vie communautaire enrichissante.
2. Limites de ces modèles
Si le coliving n’évolue pas plus, il ne pourra pas être durable. Les modèles existants n’ont pas de stratégie en matière d’impact sur l’environnement ou d’impact social. Les entreprises de coliving ont une logique d’expansion nationale ou internationale sans se projeter à long terme.
Les colivers eux voient cette solution le plus souvent comme une étape dans leur vie, répondant ponctuellement à des besoins. Le coliving n’est pas un choix de vie à long terme.
3. Le Coliving 3.0
Le coliving 3.0 est le coliving du futur, un coliving qui ferait tomber ces limites. Matt Lesniak imagine un coliving accessible, aux tarifs abordables, avec un engagement fort dans la vie des quartiers. Les résidences ne seraient pas à thème ou focalisé sur un type de population mais seraient plutôt des modèles hybrides : hôtel/logement, multifamilial/ studio ; court/long séjour, modèle intergénérationnel… De plus, le coliving devra s’inscrire dans un modèle de développement durable.
Gui Perdrix approuve cette nécessité de placer la durabilité sociale et environnementale au cœur de la stratégie commerciale. L’environnement bâti pèse pour beaucoup sur l’empreinte carbone et les nouvelles générations sont extrêmement sensibles à l’impact que leur vie a sur la planète.
Le coliving 3.0 sera un mode de vie à long terme, accessible et inclusif. Le coliving 1.0 ou 2.0 attire une population, mais pour la faire rester, il faut passer au coliving 3.0, il faut que les colivers aient le sentiment d’être chez eux, qu’ils puissent se projeter à différentes étapes de leur vie : célibataires, en couple, en famille, âgés. Ils veulent vivre dans des espaces sensibles au bien être individuel et collectif mais aussi à la durabilité environnementale.
4. Quel modèle idéal ?
Idéalement, il faudrait que les entreprises, promoteurs ou exploitants travaillant dans le coliving maximisent la valeur sociale (environnementale, sociale et économique) dans la conception et l’organisation du coliving. Une architecture biophile, des espaces créés pour favoriser les contacts et créer de vraies interactions, des mesures d’impact sur les résidents et le quartier, sont des éléments qui vont dans ce sens. Sans oublier d’intégrer tout ce que la technologie peut avoir de positif pour une meilleure communication.
Le coliving 3.0 n’est pas une utopie, pour le moment il n’y a pas d’entreprises de coliving qui y arrivent mais certaines y tendent et pourraient l’atteindre dans une dizaine d’années.